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vendredi 5 mars 2010

Les relations publiques au secours de l'armée américaine!

D’accord le titre est légèrement sensationnaliste (faut bien se vendre un peu, que diable!) mais peut-être pas tant que cela. Dans une allocution remarquée livrée à Ottawa le 4 mars dernier, le général américain David Petraeus, à la tête du US Central Command, soit le commandement central de l’armée américaine responsable des opérations en Irak et en Aghanistan, livrait les secrets de la stratégie américaine de contre-insurrection dans ces deux pays. Surprise! Aux gros bras (et aux gros canons) succèdent l’ouverture au dialogue pour gagner la confiance des populations.

La stratégie américaine du «surge» (que l’on peut traduire par une amplification puissante et soudaine) a permis de réduire la violence en Irak de 90 % depuis 2007. L’on a surtout retenu de cette stratégie qu’elle se traduisait par une augmentation importante du nombre de soldats américains en Irak et, plus récemment, en Afghanistan, où elle est maintenant appliquée.


Ce que l’on sait moins, c’est l’utilisation qui a été faite de ces troupes. De fait, la nouvelle stratégie mise en place par le général Petraeus ne repose pas sur une intensification de la répression mais sur une ouverture plus grande aux populations locales.

«Le cœur de la stratégie, c’était de gagner la confiance des citoyens explique-t-il (cité dans Le Devoir du 5 mars, page A6). Pour cela, il fallait comprendre leur culture, leur mode de vie et partager leur quotidien. Il fallait être aussi motivé à apprendre d’eux que nous l’étions à les aider. Ensuite, on a bâti sur cette confiance mutuelle pour faire des gains, secteur par secteur. C’est ce qu’on va faire en Afghanistan.»

Le général avait besoin de troupes additionnelles pour pouvoir les répartir partout sur le territoire. Par groupes de 30, les soldats américains s’installent dans les petits villages, accompagnés d’une vingtaine de soldats de l’armée afghane.  Les soldats peuvent ainsi gagner la confiance des populations locales, ils sont mieux renseignés sur la réalité du terrain, donc plus efficaces.  Ils peuvent même repérer les insurgés modérés avec qui la réconciliation est possible.


Évidemment les bons sentiments ne suffisent pas. Cette stratégie comporte deux autres volets, soit l’amélioration des forces de sécurité locales afin de leur permettre de contrôler elles-mêmes le pays, et la fourniture de services à la population. L’approche que l’on peut qualifier de relations publiques (espérons que les médias la reprendront cette fois-ci) n’a certes pas fait de miracles mais elle s’est avérée nettement plus efficace que la répression armée pour mettre en place les conditions d’un cheminement vers la paix.

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