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mercredi 24 mars 2010

Les relations publiques et le Mont Royal

Catania est un promoteur dont le nom a été associé à de multiples scandales depuis deux ans. Ce promoteur veut convertir l’ancien couvent des sœurs Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie, niché sur le flanc nord du Mont Royal, en condos de luxe. Tous les ingrédients sont donc réunis pour une bataille épique entre les défenseurs du patrimoine et les groupes luttant contre l’intégrité du Mont Royal d’un côté, et «le méchant promoteur» de l’autre, avec ses alliés circonstanciels que sont l’Université de Montréal et l’administration montréalaise.


Ajoutons encore, pour faire bonne mesure, que le maire Tremblay est affaibli par les scandales de l’an dernier et que les deux groupes d’opposition à l’hôtel de ville de Montréal trouvent dans ce dossier un cheval de bataille en or. Pourtant, le projet a été adopté à la majorité du conseil municipal hier (malgré un cirque indigne dont les élus qui y ont participé devraient avoir honte) et tout indique une prochaine mise en chantier. Comment un projet aussi controversé a-t-il pu être approuvé dans une ville renommée pour son immobilisme et sa frilosité devant la moindre opposition organisée? Donnons la parole à Michèle Ouimet, journaliste à La Presse, dans l’édition du 24 mars, page A12 :

«Premièrement, le projet est bien ficelé… (suivent les détails décrivant les garanties mises en place pour assurer le respect des aspects patrimoniaux et culturels et l’accès à la montagne).

«Deuxièmement, contrairement à ce que les opposants prétendent, il n’y a eu aucune précipitation dans ce dossier. Au contraire, l’Office de consultation publique a passé le projet au peigne fin : 36 mémoires ont été déposés et 23 personnes ou organismes ont eu le temps d’exprimer leur point de vue en long et en large. Des experts se sont aussi penchés sur le projet de l’ont jugé acceptable : Héritage Montréal, les Amis de la montagne et les comités de ci et de ça : urbanisme, architecture, patrimoine, etc.»

Des relations publiques bien menées ont donc permis au débat public d’avoir lieu entre supporteurs et opposants, aux institutions de s’exprimer, aux élus d’assumer leur responsabilité dans un contexte éclairé, et au projet de se concrétiser. Les relations publiques n’ont pas eu pour but de supprimer les points de vue mais au contraire de leur permettre de s’exprimer de manière très articulée, dans le cadre d’un débat ouvert à tous. C’est à dessein que je confonds ici «les relations publiques» avec les mécanismes institutionnels de consultation publique car ceux-ci servent une finalité très nettement inspirée de celles-là.

Ce dossier est exemplaire de la manière dont il est possible d’en arriver à une décision éclairée, malgré des oppositions farouches, à travers un processus d’information et de consultation où tous trouvent à s’exprimer. Les relations publiques ouvrent la voie aux projets, même controversés. C’est la dissimulation et le mensonge qui nuisent aux projets, en soulevant la méfiance et la colère.

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