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mercredi 13 janvier 2010

MIRADOR, ou la mise en scène d'une profession

Après la diffusion d’un seul épisode, il est encore trop tôt pour comprendre quel impact la série Mirador aura sur l’image des professionnels en relations publiques. Toutefois, il est utile, au moment où s’amorce cette série, de réfléchir à la relation entre le réel et l’imaginaire qui est à la base de toute télésérie de fiction.

Les téléséries mettent en scène des médecins, des policiers, des sportifs, des journalistes et, maintenant, des relationnistes, qui tentent d’être courageux, avisés, compétents et honnêtes, mais qui parfois se trompent ou sont lâches, incompétents et malhonnêtes. Ces pulsions contradictoires sont parfois vécues à l’intérieur des mêmes personnages. Elles sont parfois incarnées, comme c’est le cas dans Mirador, par des personnages différents qui revêtent ainsi un aspect caricatural.

Les meilleures téléséries, celles qui nous interpellent et dont nous gardons un vif souvenir, mettent en scène l’humanité des personnages davantage que leur situation professionnelle. Nous nous attachons à eux ou, au contraire, nous les détestons, non pas parce qu’ils sont de bons médecins, de bons avocats ou de bons relationnistes, mais parce qu’ils font preuve de courage ou de lâcheté, de noblesse ou de perfidie.

La vraisemblance des situations mises en scène importe peu. Ce qui est recherché, c’est un décor et un prétexte qui permettront aux personnages d’exprimer des émotions et des sentiments exacerbés.

Le réel et le télévisuel

La vie réelle ne fait pas un bon téléroman. Pour retenir l’attention de l’auditoire, il faut condenser à l’extrême et forcer le trait. Non seulement on ne retient que les situations les plus dramatiques, mais encore on les exagère.

Ainsi, le travail quotidien des relationnistes est-il très différent de ce que nous a donné à voir ce premier épisode. Les professionnels en relations publics ne sont pas les «Deus ex machina» que nous présente la série. Au service du gouvernement du Québec, d’Hydro-Québec et de multiples clients, j’ai participé à des débats publics très intenses et j’ai contribué à gérer de multiples crises. Ces multiples expériences me permettent d’affirmer que le succès repose toujours sur des dossiers solidement étayés et des relations professionnelles empreintes de respect mutuel avec les journalistes et les représentants des divers groupes impliqués.

Les dossiers prévalent lorsque les positions sont solidement construites et les arguments bien documentés. Tout relationniste d’expérience le confirmera : personne n’a jamais avantage à tromper le public et les journalistes car s’il est possible de le faire durant une courte période de temps, la vérité finit toujours par émerger. Le conseil fondamental donné à toute personne ou toute organisation en situation de crise est de faire preuve de la plus grande transparence possible.

Même en cette époque où d’aucuns prétendent que l’ère des grands médias achève, les journalistes demeurent des interlocuteurs incontournables pour les relationnistes. Chaque professionnel en relations publiques doit construire une relation de confiance avec les journalistes avec lesquels il traite. Autrement, il nuira à la cause qu’il prétend défendre.


Ainsi, l’éthique est-elle une préoccupation quotidienne de première importance car elle est le fondement de la crédibilité du relationniste, donc de son efficacité. Reconnaissant cela, les praticiens des relations publiques se sont regroupés dans une association professionnelle et s’astreignent à l’observance d’un code d’éthique dont l’article premier les appelle à «exercer leur profession conformément à l’intérêt du public et dans le respect de la dignité des personnes».

Tout relationniste qui n’observe pas ce précepte fondamental le fait au détriment de sa crédibilité et nuit à l’ensemble de sa profession.

1 commentaire:

  1. Vos billets sont inspirants et remettent bien en perspective ce qui, selon moi, devrait être à la base des relations publiques. La transparence et l'honnêteté devraient primer. Dans un monde idéal, les réflexions relatives au positionnement d'une entreprise, à ses enjeux, à ses problèmes potentiels devraient s'effectuer dans les débuts de toute planification stratégique. Ainsi, les entreprises pourraient bénéficier de leur proactivité et profiter de cette avance pour rayonner plutôt que pour « réparer les pots cassés ».

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